Le point de départ, c’est une voix de la radio québécoise. Une voix reconnaissable entre mille. Un flot ininterrompu de paroles d’où les silences ont été bannis et les respirations réduites au minimum vital. C’est aussi un grain de voix particulier, accentué par la transmission téléphonique. Yves Desautels travaille depuis 1977, à Radio-Canada. C’est lui qui, depuis 1998, inlassablement, plusieurs fois par jour, s’occupe de la chronique circulation à Montréal.
Il n’y a pas plus monotone que ces moments de radio, tous les jours, aux mêmes heures de pointe, commentant le flot incessant des voitures. La langue, elle-même est cantonnée à ne parler que de congestions, de travaux, d’accidents, de détours et de directions.
Pourtant en tendant l’oreille et avec un peu d’imagination, on peut y trouver une certaine forme de poésie. De la poésie autoroutière en quelque sorte, absurde, surréaliste.
Merci à Cédric Chabuel pour son oreille attentive et ses pitons!